ÉMERVEILLEMENTS

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Frémissement

957 Paysage de lumière
957 Paysage de lumière

Tant qu’on cherche la tranquillité, ou la présence, et qu’on considère que la personne, les discours du mental, les identifications, les émotions négatives, le monde… sont des illusions qui n’existent pas, qu’il faut les éviter ou qui perturbent la tranquillité, on est dans les préférences et les intentions. On s’efforce de modeler sa vie selon ses préférences : on désire certaines choses et on en rejette d’autres. On n’accepte pas ce qui est, sans commentaire, même si c’est le bon élève (dont parle Isabelle Padovani) qui fait les commentaires. Car le bon élève, tant qu’il commente et critique, n’est pas dans l’amour, et n’est pas la conscience.

Le frémissement se manifeste quand tout est accueilli, tout est bienvenu, sans jugement et sans commentaire. Il n’y a plus de but, plus rien à atteindre. Il n’y a plus de moi, le sujet, qui juge ce qui arrive. Le frémissement se produit quand il n’y a plus d’objets séparés, mais seulement la totalité, l’unité, la plénitude. C’est la joie sans objet (dont parle Jean Klein).  C’est l’expression de cette plénitude sans objets, la réalité sphérique, sans début ni fin, sans oppositions (dont parle Daniel Odier). C’est aussi l’énergie du vide, la vibration de l’univers connecté (dont parle Nassim Haramein).

Tant qu’on pense qu’il y a des choses qui sont mieux que d’autres, que la tranquillité est mieux que l’agitation, que la joie est mieux que la souffrance, que la pure conscience est mieux que l’identification à la personne, que l’éveil est mieux que l’ignorance, que le nirvana est mieux que le samsara*, on est dans la dualité du bien et du mal, et on n’a pas compris l’unité, la saveur unique, de toutes choses.


* Samsara (pali) : littér. transmigration perpétuelle. Désigne le cycle des renaissances – le monde conditionné dans lequel nous vivons – qui, tant que nous n’en avons pas perçu la nature illusoire et le considérons comme la seule réalité, est comparé par le Bouddha à un océan de souffrance.

 

25 novembre 2016, Chiang Mai

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