ÉMERVEILLEMENTS

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Abandon

850 Peinture de guérison

850 Peinture de guérison

Calmer l’agitation des désirs et des pensées pour jouir vraiment de l’instant présent : reposer en lui ! Et le contempler avec un peu d’espace, de recul et d’humour ! Arrêter la machine infernale du temps, le cycle des renaissances de l’ego, la chaîne d’interdépendance* ; cesser de toujours vouloir faire quelque chose : reposer tranquillement dans la présence de la vacuité, de rigpa* ! Abandonner le désir d’avoir des expériences, de progresser sur la voie. Les expériences sont des illusions : dans l’instant présent, qui est en dehors du temps, il n’y a pas de voie ! Cesser l’infatigable processus qui n’est que dukkha*, qui est le soutien de l’ego, le flux conditionné et duel qui constitue la danse des phénomènes dans l’illusion de l’espace-temps, comme un film fou, projeté sur l’écran pur du dharmadatu*. Arrêter de s’identifier avec le film et de courir après ses images illusoires au lieu de rester tranquillement assis à le regarder, sans en être affecté. Où peut-il y avoir un moi dans l’immatérialité fugitive des images d’un film ? L’impermanence, le dukkha du mouvement sans répit, et le non-soi ! Rendre les baskets !

Abandonner la dépouille carnavalesque du moi, dans cette forêt australienne. Laisser tomber la conscience individuelle, qui donne naissance au jeu des agrégats* et à la chaîne d’interdépendance !


* Chaîne d’interdépendance (pali : paticcasumuppada) : la loi de l’interdépendance – de l’origine conditionnée et interdépendante de tous les phénomènes – est, avec l’impersonnalité, un des fondements de la doctrine bouddhique. La loi de l’interdépendance est une des lois de la nature, à savoir que toutes choses – qu’elles fassent partie de l’environnement, de la société, de l’individu ou de l’esprit – sont interconnectées et ont entre elles des relations causales. Cette loi est généralement exprimée sous la forme d’un enchaînement de douze maillons – dont chacun est la conséquence du précédent et la cause du suivant – qui conduisent de l’ignorance à l’apparition de la souffrance. Le premier, l’ignorance, et le sixième, le contact (entre les organes et les objets des sens) sont les deux niveaux où il est possible de s’échapper du cycle de la souffrance et de l’existence conditionnée.

Rigpa (tibétain) est un terme utilisé dans le dzogchen pour désigner la nature de l’esprit : la cons­cience éveillée ou la pure présence.

Dukkha (pali) : insatisfaction, imperfection, souffrance. Une des trois caractéristiques de l’existence et de tous les phénomènes, selon le bouddhisme. Les deux autres sont anicca (l’imper­manence) et anatta (l’impersonnalité). Il y a trois sortes de dukkha : le dukkha de la souffrance : la souffrance est douloureuse par elle-même ; le dukkha du plaisir : le plaisir n’est pas complètement satisfaisant parce qu’il contient l’incertitude de son accomplissement et de son prolongement, la crainte de sa cessation et la nature douloureuse de la lassitude et de la satiété qu’il ne manquera pas de produire ; et le dukkha inhérent à tous les phénomènes conditionnés.

Dharmadhatu (sanscrit) : désigne, dans le bouddhisme mahayana, la réalité ultime, ou l’espace vide dans lequel toutes choses apparaissent et se dissolvent.

* Agrégat (pali : khandha) : khandha signifie agrégat, tas, ensemble. Les cinq agrégats sont, selon les bouddhistes, les cinq grandes catégories – ou ensembles d’éléments – qui constituent l’être humain. Il s’agit de l’agrégat matériel : le corps (rupa), et des quatre agrégats mentaux : la sensation (vedana), la perception (sañña), les formations mentales (sankhara) et la conscience (viññana).

 

21 février 1991, Bundanoon (Australie) – retraite avec Ayya Khema

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