ÉMERVEILLEMENTS

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Qui est conscient ?

1035 Peinture de guérison

1035 Peinture de guérison

Dans le vedanta, la conscience serait l’absolu (intemporel…), mais il y a encore quelqu’un de subtil qui est conscient, qui observe. Il me semble que l’absolu, c’est quand ce sujet subtil, cette conscience, a aussi disparu : plus rien qu’on puisse appeler « moi » ou « mien », la cessation complète (nirvana).

Le « je » n’est pas quelque chose d’inné depuis la naissance, car les petits enfants ne disent pas « je », c’est un conditionnement qui apparaît plus tard.

L’impression d’exister (je suis) me semble une perception de l’ego ; dans la vue, il n’y a plus cette impression d’exister, car il n’y a plus personne qui puisse exister. Exister n’a lieu que dans l’espace-temps. Dans l’absolu, dans l’intemporel, dans la vacuité, il n’y a plus ni existence ni non-existence, c’est un concept qui disparaît ; c’est le besoin d’être quelqu’un, d’être quelque chose qui existe.

Dans le bouddhisme, c’est le désir d’exister qui crée le samsara* et dukkha* ; le nirvana, c’est l’extinction de l’existence.

Les hindouistes gardent encore la croyance en quelque chose qui existe d’une façon inhérente, la conscience, et sont toujours attaché au fait d’exister, qu’ils considèrent comme la seule certitude. Mais la personne qui existe parce qu’elle est consciente, n’est pas mieux que celle qui existe parce qu’elle pense (Descartes) ; c’est toujours un des agrégats*, une des fonctions de l’esprit qui détermine le fait d’exister.

La conscience fait toujours partie du relatif. D’ailleurs, il suffit de recevoir un coup sur la tête pour qu’elle disparaisse ; ou de boire un coup de trop ou prendre une drogue pour qu’elle se trouve dans un piteux état ; sans parler de la distraction.

La conscience fait partie de la manifestation (donc du relatif), dans la vacuité elle n’a pas de raison d’être ; la conscience n’existe que par rapport à un objet dont elle est consciente. Déjà dans le sommeil profond, elle disparaît.

La conscience est consciente d’elle-même, comme le corps se sent lui-même.


Samsara (pali) : littér. transmigration perpétuelle. Désigne le cycle des renaissances – le monde conditionné dans lequel nous vivons – qui, tant que nous n’en avons pas perçu la nature illusoire et le considérons comme la seule réalité, est comparé par le Bouddha à un océan de souffrance.

Dukkha (pali) : insatisfaction, imperfection, souffrance. Une des trois caractéristiques de l’existence et de tous les phénomènes, selon le bouddhisme. Les deux autres sont anicca (l’imper­manence) et anatta (l’impersonnalité). Il y a trois sortes de dukkha : le dukkha de la souffrance : la souffrance est douloureuse par elle-même ; le dukkha du plaisir : le plaisir n’est pas complètement satisfaisant parce qu’il contient l’incertitude de son accomplissement et de son prolongement, la crainte de sa cessation et la nature douloureuse de la lassitude et de la satiété qu’il ne manquera pas de produire ; et le dukkha inhérent à tous les phénomènes conditionnés.

Agrégat (pali : khandha) : khandha signifie agrégat, tas, ensemble. Les cinq agrégats sont, selon les bouddhistes, les cinq grandes catégories – ou ensembles d’éléments – qui constituent l’être humain. Il s’agit de l’agrégat matériel : le corps (rupa), et des quatre agrégats mentaux : la sensation (vedana), la perception (sañña), les formations mentales (sankhara) et la conscience (viññana).

 

21 juin 2014, Cabrières d’Aigues

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