Séparé ou uni
Quand on se perçoit comme une entité séparée, on a toujours l’impression d’avoir des relations, ou non, avec certaines personnes (un nombre limité). On a aussi l’impression que ce qu’on fait, on le fait pour soi, ou pour un autre, quelques autres, les autres ; et on se demande si on est égoïste ou altruiste. On se situe, on se juge, par rapport à ces relations « individuelles » et par rapport aux impacts qu’elles peuvent avoir, ou non, sur les autres, qui semblent dus à des intentions ou des choix, au moins dans une certaine mesure.
Quand on est dans la conscience unitaire, par contre, toutes ces notions ou impressions disparaissent, puisqu’on est le tout et qu’on est aussi les autres. Tout ce qu’on fait semble se manifester spontanément pour répondre aux circonstances et aux besoins du tout à cet instant : c’est une manifestation du tout (de la conscience) qui se produit dans le tout plutôt que dans des relations particulières ou privilégiées. Le « faire » devient une expression de l’« être ». On n’agit plus individuellement, mais en tant que partie du tout ; on est l’action totale, la Grande Activité ; la manifestation phénoménale, efflorescence lumineuse et fugitive de la vacuité éternelle et immuable ; la joie sans cause qui jaillit du silence de la tranquillité. Et on ressent cette communion, cette unité avec tous les êtres et avec l’environnement que je ressens quand je me promène dans mon quartier à Chiang Mai : un émerveillement devant le jeu des apparences…
11 avril 2015, Chiang Mai